Enjeu 2 : Qualité des milieux aquatiques

Les cours d’eau situés sur le territoire du SAGE subissent de nombreuses pressions : recalibrage des berges, déplacement ou creusement du lit du cours d’eau. L’écoulement naturel de l’eau, des sédiments et de la faune piscicole est régulièrement entrecoupé par des obstacles.
Impacts :
- Moindre lien entre le cours d’eau et ses zones de débordements.
- Moindres capacités d’accueil de la biodiversité et d’épuration de l’eau.
- Déséquilibre dans le bon fonctionnement des milieux aquatiques.
Le SAGE prévoit des dispositions qui répondent à ses enjeux de continuité écologique, de lien entre le cours d’eau et son lit majeur mais aussi pour faire face à l’apparition d’espèces exotiques envahissantes. L’importance des petits cours d’eau est soulignée en ciblant les têtes de bassin versants.

La mauvaise santé physique des cours d’eau

Outre la qualité chimique de l’eau, le bon état de santé d’une rivière se mesure aussi par ses caractéristiques physiques :

  • Hauteur des berges,
  • Pente du cours d’eau,
  • Taille et répartition des blocs et des cailloux,
  • Présence de méandres,
  • Obstacles à l’écoulement de l’eau et des sédiments…

Plusieurs études d’état des lieux, dont celle du SDAGE Loire Bretagne (2019) mettent en évidence la dégradation importante de la morphologie et la continuité des cours d’eau du Bassin Versant.

En 2020, l’étude préalable au contrat territorial Eau sur le territoire du SAGE a diagnostiqué :

  • Près de 100 kms de cours d’eau ayant subi des travaux de recalibrage, de rectification ou de déplacement.
  • 190 ouvrages impactants, dont 80 vraiment bloquant pour la faune piscicole.

Des impacts pour la vie biologique, l’hydrologie et la qualité de l’eau.

Les perturbations mentionnées précédemment ont un impact direct ou indirect sur la fonctionnalité d’une rivière et donc sur sa capacité d’accueil pour les espèces normalement présentes. On observe une raréfaction des espèces d’eaux vives et fraiches et une apparition d’espèces d’eau calme voire d’espèces exotiques envahissantes.

Des milieux aquatiques dégradés par le recalibrage du lit des rivières, le drainage des terres, le curage des fossés, c’est aussi une amplification des périodes d’assecs et des épisodes de crues plus brefs, mais plus intenses.

Avec un écoulement de l’eau plus rapide, c’est une moindre infiltration et une capacité d’épuration de l’eau réduite.

Au regard de ces constats, le SAGE se fixe pour objectifs de

  • Rétablir la continuité écologique des cours d’eau
  • Assurer le bon fonctionnement des cours d’eau et de leurs annexes en vue d’atteindre le bon état écologique
  • Limiter la prolifération des espèces envahissantes
  • Identifier, préserver et restaurer les têtes de bassins

La mise en œuvre de ces objectifs est présentée au sein de la gestion des milieux aquatiques.

Les dispositions du SAGE

Sensibiliser sur les problématiques de continuité écologique
  • Organiser des moments d’échanges pour les élus, les propriétaires d’ouvrages et les usagers
    • La structure porteuse organise des moments d’échanges, d’information et de sensibilisation notamment sur les objectifs et gains attendus des interventions sur les ouvrages.
Réduire le taux d’étagement et rétablir la continuité écologique
  • Actualiser les données détenues sur les ouvrages hydrauliques
    • La structure porteuse collecte, compile et renseigne les données disponibles sur les ouvrages sur le territoire du SAGE, en lien avec les services de l’Etat.
  • Réduire le taux d’étagement des masses d’eau
    • Selon les interventions menées dans le cadre des programmes d’action sur les cours d’eau, la structure porteuse met à jour les valeurs des taux d’étagement et en informe la CLE.
  • Rétablir la continuité écologique
    • Sur la base de diagnostics de franchissabilité des ouvrages, avec comme espèce cible l’anguille, la structure porteuse en coordination avec les acteurs du territoire identifie les actions à mener pour rétablir la continuité écologique, que ce soit par des aménagement ou des modes de gestion adaptés au contexte local.
  • Coordonner les manœuvres des vannes
    • Une réflexion globale et coordonnée de gestion de manœuvre des vannes est initiée par la structure porteuse. Cette gestion coordonnée n’est qu’une substitution aux aménagements des ouvrages mais contribue à l’amélioration de la continuité écologique. Sa mise en œuvre est restituée à la CLE.
Restaurer et entretenir les cours d’eau et leurs annexes
  • Poursuivre les interventions sur la morphologie des cours d’eau
    • La structure porteuse poursuit et développe les programmes d’actions permettant la restauration de la morphologie des cours d’eau. Elle intervient de manière prioritaire sur la restauration du lit mineur et assure le bon fonctionnement des annexes en lit majeur.
Poursuivre les actions de lutte contre les espèces végétales envahissantes
  • Intervenir sur les secteurs envahis
    • Les programmes d’actions intègrent des interventions sur les secteurs envahis, notamment par la Jussie, le Myriophille du Bresil, la Renouée du Japon… Une attention est également demandée aux porteurs de projet dans le cadre de végétalisation de berges.
  • Suivre l’évolution de l’envahissement
    • La structure porteuse compile les données et réalise annuellement une cartographie des secteurs envahis par les espèces végétales envahissantes
  • Sensibiliser sur les espèces envahissantes.
    • Le plan de communication du SAGE intègre un volet de sensibilisation aux espèces exotiques envahissantes, notamment sur la reconnaissance et les modes de gestion pour éviter la propagation.
  • Limiter la vente d’espèces envahissantes
    • La structure porteuse, dans le cadre de la disposition 1.8.2 incite les jardineries à s’engager dans une charte pour sensibiliser les acheteurs mais aussi retirer de la vente ces espèces. Les documents d’urbanismes justifient l’interdiction de vente de ces espèces sur leur périmètre, en listant les espèces non autorisées dans le règlement.
Etendre les actions de lutte aux espèces animales envahissantes
  • Coordonner les actions de lutte
    • La structure porteuse compile les informations relatives aux espèces envahissantes de la part des structures compétentes en la matière. Elle coordonne les opérations mises en œuvre sur le territoire du SAGE et en informe la CLE.
Connaitre et préserver les têtes de bassin versant.
  • Définir, identifier et caractériser les têtes de bassin versant
    • La structure porte anime un groupe de travail en charge de la définition, l’identification et la caractérisation des têtes de bassins versants sur le territoire du SAGE. Celles-ci sont validées par la CLE.
  • Gérer les têtes de bassin versant
    • La structure porteuse identifie les têtes de bassin versant pilotes, ou prioritaires, sur lesquelles les programmes d’actions financés peuvent être déployés.
  • Sensibiliser les acteurs sur la thématique des têtes de bassin versant
    • Le plan de communication du SAGE intègre un volet de sensibilisation à la thématique des têtes de bassin versant. Ces actions insistent sur l’importance de ces territoires et sur la nécessité de les préserver, les gérer et les restaurer.