Enjeu 6 : Gestion quantitative en période de crue

Les crues sont des phénomènes naturels et bénéfiques pour le fonctionnement des bassins versants. Malgré tout, il convient d’en limiter les effets préjudiciables pour les activités humaines.
Plusieurs facteurs sont de nature à accentuer les crues et à augmenter les risques liés. Ces éléments peuvent être humains (imperméabilisation, drainage, suppression des haies, intensification agricole) ou naturels (crues en aval) et accentués par le dérèglement climatique.
Cet enjeu du SAGE, décliné en 2 orientations expliquées sur cette page, consiste à prévenir le risque inondation sur le bassin versant. La définition de zonages et la sensibilisation au risque sont les éléments principaux.

Le Bassin versant de Grand Lieu face aux crues

Les problèmes liés aux inondations sur les cours d’eau du bassin versant de Grand Lieu sont peu nombreux, localisés et ne présentent pas de risque majeur pour la protection des biens et des personnes. Le territoire n’est donc pas couvert par un PPRI (Plan de Prévention des Risques d’inondations).

Pour autant, les cours d’eau peuvent voir leur niveau monter et descendre très rapidement, et impacter certains riverains. Ces crues induisent également des débordements des réseaux des eaux usées (STEP, tampons), ce qui impactent directement la qualité de l’eau.

Les inondations sont du fait de plusieurs facteurs :

  • Les surfaces imperméabilisées du fait des aménagements urbains ont considérablement augmenté depuis vingt ans. Le sol se retrouve alors doté d’une faible capacité d’infiltration, entraînant ainsi un afflux important des eaux de pluie par un phénomène de ruissellement. Ainsi l’inondation peut avoir lieu directement là où l’eau tombe, via ce ruissellement, et pas forcément en zone inondable par débordement de cours d’eau.
  • L’évolution des pratiques agricoles, un comblement progressif des mares, un assèchement des terres humides ou encore par une suppression des haies et talus peuvent aggraver le phénomène. En effet, les pluies abondantes et intenses à caractère orageux sont susceptibles d’irriguer des terres peu préparées à une forte pluviométrie soudaine et donc d’entraîner un débordement des cours d’eau.
  • Une inondation peut être favorisée par une montée des eaux en aval (difficulté à évacuer). C’est le cas de certains de nos cours d’eau et affluents qui ne peuvent être évacués du fait de fortes marées dans l’estuaire, de débits importants de la Loire, de crues des cours d’eau principaux comme la Boulogne, etc.
  • Le dérèglement climatique induit une élévation des températures, et de fait une intensité des précipitations de plus en plus intenses.

Le site de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), présente de façon très pédagogique certaines idées reçues sur les inondations en vidéo.

L’Atlas des zones inondables pour prévenir les risques

Un Atlas des zones inondables (AZI) a été réalisé en 2009 par les services de l’Etat, sur le territoire du Bassin Versant de Grand Lieu ainsi que les vallées du Tenu et de l’Acheneau. Il s’agit d’un outil de portage à connaissance pour les élus et plus globalement pour les acteurs du territoire, afin que le risque d’inondation soit pris en compte en amont des projets d’aménagement. Contrairement à un Plan de Prévention des Risques d’inondations (PPRI), l’atlas des zones inondables n’est pas opposable. Le document est consultable à la fin de cette page.

Sur le périmètre du SAGE, plusieurs zones sont particulièrement vulnérables.

  • Le village de Passay (commune de La Chevrolière).

Situé à proximité du lac de Grand Lieu, l’influence du lac en période des hautes eaux peut aboutir à un risque élevé d’inondations.

  • Le bourg de la commune du Bignon.

Celui-ci est traversé par le cours d’eau de la Doitée, lui-même affluent de l’Ognon. À l’issue de la catastrophique journée du 7 juillet 1977, plusieurs travaux ont été réalisés dans le but d’éviter une nouvelle catastrophe de cette ampleur où 25 habitations se sont retrouvées sous les eaux. Les rues du Pont et de la Gare ont dû faire face à plus d’un mètre d’eaux boueuses. Enfin, le pont reliant Montbert au Bignon a, quant à lui, été emporté par les eaux débordantes de l’Ognon. On estime qu’il serait tombé environ 140 millimètres d’eau en quatre heures, soit environ 1 huitième de la précipitation annuelle moyenne dans la région.

  • Le bourg de la commune de Montbert.

Celui-ci a pour particularité d’être situé à proximité du cours de la rivière de l’Ognon. Le 7 juillet 1977, de violents orages touchent l’agglomération nantaise et son vignoble. La station Météo-France de Nantes-Atlantique recense la valeur record journalière de 94,9 millimètres de précipitations et la majorité des maisons situées près de l’Ognon, de part et d’autre du lit mineur du cours d’eau, ne tardent pas à être touchées par les inondations. À titre d’exemple, l’hôpital psychiatrique se retrouve avec près de 50 centimètres d’eau à travers ses murs.

  • Le village de la Barbatière (Commune de Saint Colomban)

Situé sur les rives de la Logne, ce village est régulièrement sous les eaux. La commune a mis en place une notice d’information distribuée dans le quartier de la Barbatière, permettant de communiquer aux habitants sur les gestes à adopter avant, pendant et après une inondation.

  • La zone urbaine de Saint-Philbert de Grand-Lieu.

Située en amont de la route départementale n°117, la zone urbaine est inondée en raison de la conjonction de plusieurs phénomènes : des dysfonctionnements hydrauliques du ruisseau St Remy dans le bourg, une période de crue en Loire, un niveau d’eau maximal pour le Lac de Grand Lieu ainsi que des pluies importantes sur le bassin versant. Souvent effectives entre novembre et décembre, ces crues affectent essentiellement le complexe sportif de la commune, la caserne des pompiers, mais également quelques habitations.

Afin d’améliorer plus largement la connaissance, la structure porteuse du SAGE met en place un dispositif de suivi des niveaux d’eau et d’alerte, compilant les données VIGICRUE (Etat) et les informations des riverains. Ce dispositif est visible sur la cartographie interactive du site.

Les dispositions du SAGE

Améliorer la connaissance
  • Matérialiser les zones d’expansion des crues
    • Dans une logique de solidarité amont-aval, le maintien ou la restauration de telles zones est nécessaire. Les plans locaux d’urbanisme doivent donc intégrer un inventaire des zones d’expansion des crues, et des orientations d’aménagement, de classement ou de règles pour les préserver. Ces inventaires sont transmis à la structure porteuse du SAGE pour qu’elle puisse en établir une cartographie complète à l’échelle du bassin versant.
Sensibiliser les acteurs et les usagers
  • Sensibiliser au risque inondation
    • La sensibilisation doit permettre l’adaptation du comportement des élus, des particuliers et des entreprises concernées face aux phénomènes d’inondation.

La culture du risque est ainsi intégrée par les communes et identifiée via les Plans Communaux de sauvegarde (PCS) et les documents d’information communaux sur les risques majeurs (DICRIM).